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CLAVIOTAGES
19 juin 2007

PARLOTTES INTIMES

PERE UBU : Dis moi donc, ma moitié, t’as pas envie d’aller au Mont Cinq Mi-sel ?

MERE UBU : Tu barjottes, mon balourd, on en revient.

PERE UBU : Oui, je sais, j’ai pas encore la mémoire en chourtougue, je parle de s’y répandre avec nos accommodements, en longévité.

MERE UBU : Tout tringbalotter là bas ? Tu yoyottes de la touffe !!!

PERE UBU : Par ma chandelle verte, titilles donc tes méninges… Voilà septante fois que je te convoie dans ces lieux. Alors pourquoi pas s’y convoyer dans l’ensemble ?

MERE UBU (silencieuse un moment) : D’abord, la mer, elle est pas toujours là, faut y croire…

PERE UBU : Le Mont Cinq Mi-sel est bastidé pour la croyance.

MERE UBU : Et puis faut monnayer trébuchant la bastide d’ici, pour remonnayer trébuchant la bastide de là bas…. Bien de gratifougnages, en somme…

PERE UBU : ça c’est sûr que si t’agrées pas les gratifougnages, faut te résigner à stagner ferme ici.

MERE UBU (posant sa main sur la panse de son mari) : Si tu te sens en capacité de ficeler tout ça dans la bonne ambiance, j’agrée.

PERE UBU : Moi, que nenni ! C’est la simplette qui va s’escagasser avec les grafitougnages.

A

(rideau)

A

SIMPLETTE ( qui frappe à la porte de ses amis ) : « Toc toc toc. »

PERE UBU :  Qui qu’est là ? Qui qui frappe à ma porte ? 

MERE UBU : Mais tu sais bien que c’est la Simplette, grand escorgniaud, pisqu’on lui à dit de rappliquer dare dare pour cause de bastide ! 

PERE UBU : Ah mais ça, la Mère, c’est toujours ce qu’on bavasse céans, quand une ouaille quelconque cogne aux enjolivures.

MERE UBU : (elle soupire comme une machine à vapeur en cours d’expiration) : Tu t’emberlificotes toujours dans des mondanités superflues.

SIMPLETTE ( qui entend des discutailles derrière l’huis clos, se décide à recogner ) : « Toc toc toc. »

PERE UBU : (qui commence une petite colère, et devient un peu plus rouge que d’habitude) : Mais c’est quelle a de la constance dans le démolissage, cette simplette…

MERE UBU : Si tu décides à rouler ta bedaine vers la chevillette, la bobinette cherra ! 

Le père Ubu obtempère sur l’instant, et Simplette entre enfin dans la maison.

MERE UBU   : Bonjour, ma Simplette, te v’là donc en toute fringance, dans d’estranges affutiaux ! 

SIMPLETTE : Bonjour la Mère Ubu! Je viens comme prévu, vous aider si je peux…

MERE UBU  : Demandes donc voir au Père Ubu qu’y te mette au parfum, il a la cervelle moins enclavée que la mienne, pour les choses de caquouilles.

Simplette se tourne vers Ubu qui torture sa narine droite avec son petit doigt gauche.

PERE UBU  : Ah, simplette, tu te rappliques au bon moment… Nous avons dans le ciboulot de nous establir au Mont Cinq Mi-sel.

Simplette saute de joie en battant des mains comme une lavandière du Portugal.

a

SIMPLETTE : Oh quelle bonne idée, cela a toujours été mon rêve ! »

MERE UBU  : Mais mon gros benêt de mari, il ne veut pas se bouger d’un iota son popotin… Une panse bien remplie, mais panse qui ne pense… qu’à la sienne.

Le père Ubu va pour lever la main sur mère Ubu.

a

PERE UBU    : Ventrebleu, sais tu bien à qui tu t’adresses, drôlesse ?

Simplette, s’interposant…

a

SIMPLETTE   : Holà ! Holà ! Vous n’allez pas vous escagacer ! Dites plutôt ce que je peux vous fricoter.

a

PERE UBU    : Nous ne faisons plus confiance à Maîstre Ordi pour gérer nos caquouilles, si tu pouvais nous establir un plan de phynance…

SIMPLETTE   : Ah mais… heu… La phynance, je n’y connais pas grand-chose !

PERE UBU    : Moi je m’en balance et m’en tamponne le troufignard, mais si tu craques aux jointures de la phynance, nous v’là les cuisses propres !

a

SIMPLETTE : Ce que je peux vous proposer, c’est de trouver un acheteur pour cette maison, et vous en trouver une autre au même nombre de caquouilles, au Mont Cinq Mi-sel.

a

PERE UBU    : Topes là, la simplette, l’arrangement me soulage la panse d’une tonne de cochonnailles mal digérées !

a

Tout le monde est content et simplette s’en va, les joues humides de bisous…

(rideau)

Le Père et la Mère Ubu, accompagnés de simplette, arrivent au Mont Cinq-Mi-sel pour visiter une maison que simplette a choisi peur eux. Ils descendent de voiture…

PERE UBU    : C’est quoi, ça, simplette, la cabane pour les lapins mixomatoseux ?

SIMPLETTE  : Ah bé non, c’est la maison !

PERE UBU    : (devenant d’un rouge explosif) Tu cherches quoi, hein, ma fille ? A nous estouffer dans des rabicoins rétrécis ? A nous spolier les poumonades ?

MERE UBU    : Mais vas donc z’y voir dedans pour zyeuter les espaces avant de râler dur sur la simplette !

Le père Ubu se dirige vers la porte, et essaie vainement d’y entrer. Sa grosse bedaine fait obstruction à la dimension établie par l’architecte (certainement un monsieur mince, se dit simplette en elle-même et en navrance.)

PERE UBU    : Par ma chandelle verte, simplette, tu me bailles là une maison de nain au régime maigrelet depuis la guerilla de cent ans !

SIMPLETTE : Désolée, Père Ubu, mais les bastides coûtant ici, sonnant trébuchant 6 fois plus de caquouilles qu’en vos pénates actuelles, j’ai dû me rabattre sur 6 fois plus petit… Logique, non ?

Le père Ubu, un tantinet esbaudi par la déclaration logique, zyeute en connivence sa moitié…

PERE UBU    : Ben si le Mont Cinq Mi-sel est en surexploitation caquouillère, m’est avis de conserver plutôt la bastide séante, adéquate aux exigences respiratoires de nos bedaines épanouies.


La mère Ubu acquiesce du bonnet. Le Mont Cinq Mi-sel restera un rêve pour les soirs de veillée, avec en accompagnement les ronflements du Père Ubu. Sa musique préférée.

a

(rideau)

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